Saumur. 24 décembre 1928.
Décoffré prématurément, un immense hangar en béton s’écroule sur treize ouvriers qui faisaient des heures supplémentaires pour arrondir leur fin de mois. En cette veille de Noël, sept d’entre eux meurent, pris sous les décombres. Parmi les trois blessés sortis de l’amas de béton et d’acier, un seul succombera à ses blessures : le papa du petit Raymond Audebert, sept ans. Celui qui quelques décennies plus tard deviendrait mon père venait de perdre le sien.
Mais cette enfance qui débutait par un drame allait devenir, par la magie de la Loire et la grâce de ses riverains, une merveilleuse période pour le petit garçon qu’il était. Une période faite de joies, de peines et d’amours. Une période pleine d’espoir. Celle de l’entre deux guerres, dans une ville, Saumur, et sa campagne à la recherche de liberté.